JOE LOUIS WALKER: Everybody Wants a Piece (2015)

Autant le dire tout de suite, Joe Louis Walker a frappé fort avec son dernier album qui se révèle encore meilleur que le précédent et qui mérite une chronique titre par titre. Ça démarre en quatrième vitesse avec « Everybody wants a piece ». Ce titre, résolument rock, swingue bien avec un solo de guitare « rentre-dedans » (à la limite du rock sudiste). On continue dans la même veine, en un peu plus lent, avec « Do I love her » et son harmonica juteux. « Buzz on you » est un bon boogie/rock avec un solo à la Chuck Berry. « Black and blue » lorgne du côté pop/rock avec un solo en deux parties: d’abord une intervention de guitare wah wah bien sentie suivie d’une gratte style FM. Sur le funky/soul « Witchcraft », on apprécie la six-cordes tout en feeling avec une pointe de Larry Carlton (dans le son comme dans le phrasé). Le blues-rock « One sunny day » tape bien avec un méchant solo. Sur « Gospel blues », un blues instrumental lent, Joe Louis enchaîne tous les plans du blues de la plus belle manière. Tour à tour sa guitare gémit, pleure, rit, parle ou crie. Du grand style ! « Wade in the water » (un titre soul teinté de funk et de Motown) bouge bien tandis que « Man of many words » est un rhythm n’ blues funky syncopé avec un solo de gratte incisif. Sur « Young girls blues », un Chicago blues rapide, Joe Louis envoie un solo digne d’Albert Collins. Le disque s’achève sur « 35 years », un boogie-blues avec une slide très fifties. La conclusion s’impose d’elle-même.Avec cette galette fumante, Joe Louis Walker nous démontre une fois de plus qu’il a bien sa place dans le monde du blues. En haut de l’échelle !

Olivier Aubry